
LAMKEL ZE : «JE NE COMPRENDS PAS LES CAMEROUNAIS QUI DÉTESTENT MARC BRYS»
Dans un climat tendu où la sélection nationale camerounaise est souvent prise en otage entre querelles institutionnelles, règlements de comptes personnels et crispations identitaires, la sortie publique de Didier Lamkel ZE sonne comme un appel franc à la raison. En prenant fait et cause pour Marc Brys, le milieu offensif ne fait pas que défendre son sélectionneur : il renvoie à l’opinion camerounaise une image peu reluisante de son rapport au leadership extérieur.
« Il est venu aider », résume Lamkel ZE. Et c’est peut-être là que le bât blesse : une frange de l’opinion au sein de la Federation Camerounaise de Football, trop ancrée dans les batailles de clocher, refuse encore d’accepter que l’expertise puisse aussi venir d’ailleurs. Pourtant, les résultats sont là : dans la gestion du groupe, la clarté de ses choix et l’esprit de cohésion instauré, Marc Brys a marqué des points. Son style direct, sa transparence dans la communication et sa proximité avec les joueurs séduisent en témoignent les propos du nouveau joueur de Qingdao Hainiu en première division Chinoise.
« Je ne comprends pas les Camerounais qui détestent Marc Brys. Il est venu aider. Jusqu’à présent, il fait du bon boulot. Ce n’est pas parce qu’on se connaît. Pour moi, il fait du bon boulot. Moi, j’étais en sélection. Les joueurs sont contents d’être avec Marc Brys. C’est une très belle personne. Il m’a donné cette chance… Je n’ai aucun problème avec Marc Brys. C’est un coach qui m’a beaucoup respecté avec son assistant Mununga que je connais bien »
Ce que Lamkel Ze défend, c’est une relation saine entre un coach et ses hommes. Pas de culte de la personnalité, pas de populisme. Juste du travail, de la reconnaissance et du respect mutuel. En creux, il nous rappelle que les vrais concernés les joueurs vivent une réalité bien différente des fantasmes entretenus sur les plateaux de radios de télévisions et dans les réseaux sociaux.
Cette prise de parole tranche avec le silence stratégique de nombreux internationaux. Elle détonne, mais elle éclaire. Car à la fin, ce n’est ni une guerre d’égo ni une affaire de nationalité : c’est une question de performance, de climat de travail, de dignité sportive. Et à ce jour, si l’on en croit ceux qui vivent le vestiaire, Marc Brys ne trahit aucune de ces valeurs. Loin des postures institutionnelles et des calculs politiques, Didier Lamkel Ze nous invite à juger un homme à ses actes. Une leçon de lucidité dans un football camerounais souvent noyé dans le tumulte.
Joakim IPELA