FECAFOOT : l’art de la mascarade institutionnelle

Chers compatriotes, accrochez-vous. La Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) vient de publier ce lundi 30 juin 2025 un chef-d’œuvre d’hypocrisie, un monument d’arrogance digne des pires régimes autoritaires. Sous couvert de “défendre son honneur”, cette déclaration est en réalité un aveu de culpabilité masqué en menace. Analyse d’un texte qui piétine allègrement les droits humains et l’État de droit.

1.La victimisation éhontée des puissants

Dès la première page, le ton est donné : les critiques sont des “officines”, les lanceurs d’alerte des “diffamateurs”.
Quelle audace ! Eto’o et son comité, bardés de privilèges, osent se présenter en martyrs parce que des citoyens exigent des comptes ? Rappelons-le : dans une démocratie, le pouvoir subit la critique, il ne la criminalise pas. En assimilant toute investigation à de la “calomnie”, la FECAFOOT instaure une omerta digne de la mafia.

“Des documents frauduleusement obtenus”, clament-ils ?

Traduction : “Comment osez-vous révéler ce que nous cachons ?”.

Quand des employés exposent des irrégularités, c’est un acte de courage civique pas un crime. Les qualifier de “fraudeurs” révèle une logique répressive qui ferait rougir un dictateur.

2.La gouvernance fantôme : le mirage des “audits”

Page 2, on nous serine que des “cabinets réputés” auditent la Fédération. Mais où sont les rapports publics? Qui sont ces experts ? Pourquoi les instances suprêmes (comme l’Anif, le contrôle supérieur de l’Etat ) ne rendent-elles jamais ces documents accessibles aux licenciés, ces véritables propriétaires du football camerounais ? Cette opacité est un déni du droit fondamental à l’information.

Pire : affirmer que “tout fonctionne parfaitement” alors que :

  • Les sélections nationales jouent sans équipements adéquats.
  • Les clubs locaux crèvent de misère.
  • Les arbitres ne sont pas payés .
    … c’est se moquer du monde.
  1. L’argent magique : la comptabilité de l’invisible

Ah, les finances ! Page 3, on énumère pompeusement les sources de revenus : licences, sponsors, subventions FIFA… Mais le flou reste entier :

  • Combien coûte réellement un match amical ?
  • Pourquoi les contrats de sponsoring (one all sport, fourteen, tiof, mtn, 1xBet) ne sont-ils jamais divulgués ?
  • Comment expliquer que des subventions CAF/FIFA destinées au développement atterrissent dans des comptes opaques ?

La phrase-clé, page 4, est un aveu troublant : “Les décisions pratiques de captation de ces sommes […] ont été prises par les vice-présidents lors de Comités d’Urgences”.

Comprenez : hors de tout contrôle démocratique. Une poignée de dirigeants décide en secret de l’usage de millions – pendant que les clubs meurent.

4.La menace judiciaire : l’ultime arme des corrompus

Page 6, on passe aux menaces : “Des poursuites […] vont désormais être engagées”.

Traduction : “Taisez-vous, ou nous vous briserons par les tribunaux”. C’est donc ici que l’État de droit est bafoué:

  • La justice devient un outil de répression contre les critiques.
  • On criminalise la liberté d’expression (art. 19 de la Constitution camerounaise).
  • On transforme des lanceurs d’alerte en “criminels”.

Cette judiciarisation est une tactique classique des régimes autoritaires : épuiser financièrement et moralement les dissidents par des procès sans fin. Le pire ? Ils osent écrire : “cela contrevient à notre engagement”.

Hypocrisie ! Si la FECAFOOT voulait régler les problèmes “en famille”, elle publierait ses comptes, pas des menaces.

L’heure de la révolte citoyenne

Ce communiqué n’est pas une défense : c’est un acte d’accusation contre la FECAFOOT elle-même. Il révèle :

  • Le mépris du peuple (“ceux éloignés de la connaissance”, page 5).
  • La culture du secret (pas un chiffre, pas un document en annexe).
  • La brutalité institutionnelle (menaces de procès).

CFOOT s’adresse maintenant à : madame Céline Eko, messieurs Abdou-Karimou, Diampir et Mhigha : vous incarnez la décadence d’un football confisqué. Vos postures ne trompent plus. Les Camerounais savent que derrière vos “audits” se cachent des malversations, derrière vos “subventions” des prébendes, derrière vos “poursuites” la peur de la vérité.

Le football n’est pas votre propriété privée. Il appartient aux enfants des quartiers de Douala, aux supportrices de Bafoussam, aux éducateurs de Garoua.

Le football camerounais n’est pas votre plantation. Il est l’âme des enfants de Njombé qui jouent pieds nus, la passion des mamans vendeuses de beignets au stade Omnisport, l’espoir des gamins de Kumba qui rêvent de devenir les nouveaux Eto’o. C’est pourquoi nous a CFOOT continuerons à dénoncer, inlassablement, jusqu’à ce que chaque franc soit compté, chaque décision soit transparente, chaque corrompu soit chassé.Vous voulez des procès ? Très bien : que le premier commence par l’audit intégral de vos comptes. L’histoire vous jugera, et son verdict sera sans pitié.

Vive le football, mais par pitié, que vive d’abord la vérité!

Blaise ETONGTEK | Rédacteur CFOOT

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